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Les Éblouis

 

3 février → 18 mars 2023

       EXPOSITION AU TRAIT D’UNION À NEUFCHÂTEAU

Guy in Gipsy song (détail) / 2020 / encre carbone et aquarelle sur papier / 29,7 x 42 cm

Comment capter la magie d’un spectacle ? Comment saisir au vol la chorégraphie des acteurs, comprendre leurs mouvements, le va et vient de mille accessoires sur scène, les instruments, les costumes ?

Comment ramener avec soi la trace d’un personnage furtif, presque insaisissable ?

Voici les questions qui ont motivé l’ensemble des oeuvres présentées dans l’exposition « Les Eblouis ». Elle a été visible au Trait d’Union à Neufchâteau dans les Vosges, du 3 février au 18 mars 2023.

vue de l'exposition au Trait d'Union / 2023
Friso in Gipsy song / 2020 / encre et aquarelle sur papier / 29,7 x 42 cm

On pouvait y découvrir un échantillon des travaux issus de cinq années de recherche et d’observation basés sur des spectacles de la compagnie néérlandaise des Ashton Brothers.

A travers les nombreuses esquisses, récits et portraits sont soulevées les questions suivantes : comment capter la magie d’un spectacle, la richesse des costumes, du travail de l’éclairagiste  ? Comment saisir le mouvement, comprendre les actions d’un acteur ? Comment écrire efficacement la chorégraphie et les enchaînements sans utiliser de support vidéo ou photo ?

A chaque représentation, il s’agissait pour moi d’expérimenter une nouvelle manière de transcrire le flot d’action qui se déroule sous les yeux des spectateurs.

Je me suis glissée dans les coulisses, me suis mêlée à la masse des spectateurs. J’ai noircis des kilos de papier dans la pénombre pour rendre à la compagnie le fruit de sa générosité.

A leurs yeux, ma présence était stimulante en cela que mon regard d’observatrice discrète mettait en lumière à la fois le spectacle d’une manière singulière ainsi que les dessous du spectacle, habituellement invisibles.

L'armoire de Joost (détail) / 2022 / crayon de papier sur papier / 47 x 36 cm

En arrivant à Ashtonia en été 2018, j’ai été débordée par la beauté et la puissance du spectacle. Un chapiteau immense, une trentaine d’artistes, d’organisateurs, des bénévoles, des techniciens, des coordinateurs, des cuisiniers, et plus d’un millier de spectateurs chaque soir. Je suis arrivée dans la parc du château de Zeist (Pays-Bas) avec mon matériel si léger et le seul rôle  de documenter au mieux l’agitation ambiante. L’obsession de l’exhaustivité est née là, dans l’éblouissement et dans le fait d’assister, chaque soir de l’été, au même spectacle ; dans le fait que les jours se répètent, dans ce bazar savamment organisé.

Il fallait que je vois tout, que j’écrive tout, que je dessine chaque ensemble et chaque détail.